A quelques semaines de la fin de son contrat avec le Standard, Gojko Cimirot a des idées derrière la tête

Juger les performances d’un milieu défensif est toujours plus compliqué que d’analyser les prestations d’un attaquant ou d’un gardien. De fait, Gojko Cimirot, pour prendre en exemple celui qui nous intéresse aujourd’hui, est typiquement un homme de l’ombre dont la qualité du travail échappe parfois aux radars, masqué parfois par l’opulence de coups d’éclat réalisé par Ohio, Balikwisha ou encore Donnum. À l’inverse, et c’est en cela que le football est injuste, une erreur, une perte de balle est toujours bien visible, quelle que soit votre position sur le terrain.
Malgré ce constat, les six dernières semaines de Gojko Cimirot au Standard ne sont pas vraiment passées inaperçues. Depuis sa montée au jeu face à Courtrai, le Bosnien a renoué avec la simplicité de son jeu qui ravissait les supporters depuis son arrivée en 2018. Précieux contre l’Union et Anderlecht, il est monté en puissance contre Westerlo et même contre Bruges qui, malgré sa victoire, devait reconnaître il y a deux semaines qui la bataille de l’entrejeu avait été féroce entre Vanaken, Rits et Nielsen d’un côté, et Alzate et Cimirot de l’autre.
C’est justement depuis qu’il a retrouvé sa place de pur numéro 8, après avoir migré en défense notamment lors du succès à Charleroi (0-1), que le joueur de 30 ans a retrouvé le sourire. « Cimi m’apporte beaucoup de sécurité derrière », se réjouissait il y a peu Steven Alzate, qui avouait indirectement ne pas apprécier ce travail ingrat de récupération, même si cela fait partie de ses qualités. Auparavant, le Colombien ne pouvait pas compter sur William Balikwisha pour « mettre les mains dans le cambouis », mais il forme désormais avec Cimirot une paire extrêmement solide.
Quatrième joueur le plus utilisé par Ronny Deila cette saison, derrière Arnaud Bodart, Aron Donnum et Merveille Bokadi, l’international bosnien a clairement le sens du timing : même s’il a fêté sa 50e cap face à l’Islande la semaine passée, sa place en sélection nationale n’est plus vraiment garantie et l’arrivée d’un nouvel entraîneur depuis le mois de janvier (Faruk Hadzibegic) ne semble pas changer la donne. Pour se montrer, Cimirot doit donc jouer et performer avec le Standard, où son contrat arrive à son terme. Pour prolonger au-delà de juin 2023, le numéro 8 du club liégeois devra accepter une nette baisse de salaire (environ 40 %) ou bien espérer une offre ailleurs. « Il arrive à un âge où on se questionne sur une dernière aventure, ou pas. De notre côté, nous avons marqué notre intérêt pour une prolongation à des conditions différentes, qui pourraient d’ailleurs lui convenir. Mais c’est un moment important pour lui et il n’a pas envie de se presser en gardant toutes les options sur la table », nous disait Pierre Locht, le CEO du Standard, il y a environ un mois.
Depuis, Cimirot continue de prouver qu’il est encore capable de rendre de fiers services au Standard. Mais aujourd’hui, la balle est dans son camp.
Depuis un mois et demi, le Bosnien est le joueur le plus régulier du Standard. À quelques semaines de la fin de son contrat, il veut se mettre en avant pour susciter l’intérêt d’autres clubs.