Ligue des champions: Manchester City a tremblé pour son triplé
Ligue des champions: Manchester City a tremblé pour son triplé Reuters Rodrigo, un des moins bons sur le terrain, est donc devenu le héros de Manchester City, avec son but décisif de la 68e (1-0). La Ligue des champions a enfin souri aux Cheikhs, peu avares en dépense depuis que Guardiola a rejoint City en 2016. Mais ce fut laborieux. Pendant 7 ans, mais surtout samedi soir. Car oui, City a eu chaud, et oui, l’Inter a des regrets. Romelu Lukaku et l’Inter n’en dormiront d’ailleurs pas. Comme l’attaquant belge a-t-il pu manquer cette occasion de pousser la rencontre aux prolongations à la 89e ? De la tête, à 6 mètres d’Ederson, il a envoyé sa reprise sur le gardien brésilien qui a repoussé de la main, du genou, comme il a pu. Ce ne fut pas aussi facile que les fins « connaisseurs » l’avaient prévu, mais Manchester City la tient sa première Ligue des champions. Pep Guardiola la tient sa première Ligue des champions loin de Lionel Messi et de Barcelone. Ce ne fut pas aussi facile car l’Inter avait une ressource que le Real Madrid n’avait pas à l’Etihad : l’énergie. L’Inter en a eu à revendre pour garder le 0-0 jusqu’à la 68e minute – balle en retrait de Bernardo Silva, frappe placée et puissante de Rodrigo (1-0) – et elle en a encore révélé après ce but d’ouverture. À la 70e, c’est d’abord la barre d’Ederson qui sauvé Manchester City de l’égalisation, puis sur la même action… Lukaku, malencontreusement sur la trajectoire de la reprise de Di Marco, qui aurait, cela dit faire mieux. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que Guardiola n’a jamais senti son équipe en contrôle de la situation. Et la sortie anticipée de Kevin De Bruyne (36e), blessé, avait encore plus alimenté ce sentiment. Il fallait d’ailleurs le voir s’agenouiller vers l’heure de jeu, quand le manque d’altruisme de Lautaro avait gâché l’ouverture du score pour l’Inter… L’Inter n’était donc pas le Real Madrid. Et, dans ce cas-ci, ce n’était pas une limite. Pour bien jouer, il faut être deux, mais, parfois, tout seul, on joue encore mieux. Et dans la demi-finale retour à l’Etihad, Manchester City avait livré une grande rencontre, mais son adversaire, le Real donc, avait manqué d’énergie, de vie – et non, ce n’était pas la finale avant la lettre cette demie. De cette vitalité, l’Inter en a eu à revendre – et de la confiance aussi, emmagasinée depuis deux bons mois. Et il en fallait pour tenir le terrain ainsi. Courir, courir et encore courir pour garder le bloc le plus haut possible. À l’image de Dzeko, préféré à initialement à Lukaku, qui s’est mis minable pour donner de la profondeur puis venir défendre sur Grealish. Le Slovène a tenu cinquante-cinq minutes. Cinquante-cinquième, c’est par un évident corollaire le moment de la montée au jeu de Romelu Lukaku. On a eu l’impression que toute l’Inter attendait l’heure de Big Rom… Et sans l’égoïsme de Lautaro, lancé sur le côté du petit rectangle par l’endormissement d’Akanji, il aurait pu fêter, esseulé, sa première touche de balle, ou presque, avec un but. Sur cette phase, Guardiola avait entrevu ses fantômes du passé. Ces impondérables qui s’étaient toujours ligués contre lui sans Messi ni ses gris-gris blaugrana depuis une décennie. À vrai dire, Pep avait craint la réapparition de ces inquiétants esprits poindre leur nez avant la pause, avec la sortie de KDB. Milieu de terrain hors format, Kevin De Bruyne est décidément maudit pour les grands tournois (avec les Diables rouges) et les grandes finales (avec Manchester City). En effet, un cruel déjà-vu l’a renvoyé sur le banc samedi soir, comme dans sa précédente finale de 2021, perdue contre Chelsea. À Porto, c’est un télescopage très limite avec Rüdiger qui lui avait écrasé un nerf facial. À Istanbul, c’est un problème musculaire, qui s’est manifesté alors qu’il trottinait à hauteur de la ligne médiane (30e), qui a écourté, finalement, sa rencontre (37e). Dur pour lui, mais aussi a priori pour son équipe, car avec Stones, impayable pour son omniprésence et sa faculté à échapper à tout marquage de l’adversaire, c’est son autre certitude que Manchester City perdait. Or, à en juger par le visage de Pep Guardiola et son invitation à être « relax » – Ederson incarnait le mieux ce manque de tranquillité –, le temps qui s’écoulait était également propice pour ôter leurs convictions aux champions d’Angleterre. Certes, City avait obtenu deux occasions par Silva (5e, frappe enveloppée et décalée juste à côté) et Haaland (27e, passe de De Bruyne, Onana s’interpose à la mode d’un gardien de hockey), mais l’Inter était bien dans le match. Avec courage, les Italiens n’hésitaient pas à construire du bas, mais aussi avec un pressing tantôt haut tantôt intermédiaire pour gêner la circulation de son adversaire. Et si Guardiola avait raison de réclamer de la sérénité, Inzaghi en avait tout autant pour demander plus de sang-froid, de lucidité dans la gestion des ballons offensifs. Notamment dans le chef de Barella qui a eu deux, trois choix mal inspirés. Avec les deux attaquants nerazzurri – Dzeko et Lautaro – bien pris par Ruben Dias et Akanji, les projections de Barella devenaient le débouché numéro 1 des attaques italiennes. Et le but, a posteriori, c’est bien ce qu’il aura manqué à l’Inter dans cette finale. Pas les occasions. Manchester City aura saisi la sienne, au bout d’une saison, mémorable, au-delà des difficultés de samedi soir. Triplé pour Manchester City ! Mais la 3e pièce de la couronne fut sans doute la plus compliquée à conquérir. Guardiola ne dira pas le contraire. Son équipe a gagné, mais pas haut la main. À Istanbul, ce fut même une question de centimètres. Par Rocco Minelli Le 10/06/2023 à 23:32
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Ligue des champions: Manchester City a tremblé pour son triplé
Ligue des champions: Manchester City a tremblé pour son triplé Reuters Rodrigo, un des moins bons sur le terrain, est donc devenu le héros de Manchester City, avec son but décisif de la 68e (1-0). La Ligue des champions a enfin souri aux Cheikhs, peu avares en dépense depuis que Guardiola a rejoint City en 2016. Mais ce fut laborieux. Pendant 7 ans, mais surtout samedi soir. Car oui, City a eu chaud, et oui, l’Inter a des regrets. Romelu Lukaku et l’Inter n’en dormiront d’ailleurs pas. Comme l’attaquant belge a-t-il pu manquer cette occasion de pousser la rencontre aux prolongations à la 89e ? De la tête, à 6 mètres d’Ederson, il a envoyé sa reprise sur le gardien brésilien qui a repoussé de la main, du genou, comme il a pu. Ce ne fut pas aussi facile que les fins « connaisseurs » l’avaient prévu, mais Manchester City la tient sa première Ligue des champions. Pep Guardiola la tient sa première Ligue des champions loin de Lionel Messi et de Barcelone. Ce ne fut pas aussi facile car l’Inter avait une ressource que le Real Madrid n’avait pas à l’Etihad : l’énergie. L’Inter en a eu à revendre pour garder le 0-0 jusqu’à la 68e minute – balle en retrait de Bernardo Silva, frappe placée et puissante de Rodrigo (1-0) – et elle en a encore révélé après ce but d’ouverture. À la 70e, c’est d’abord la barre d’Ederson qui sauvé Manchester City de l’égalisation, puis sur la même action… Lukaku, malencontreusement sur la trajectoire de la reprise de Di Marco, qui aurait, cela dit faire mieux. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que Guardiola n’a jamais senti son équipe en contrôle de la situation. Et la sortie anticipée de Kevin De Bruyne (36e), blessé, avait encore plus alimenté ce sentiment. Il fallait d’ailleurs le voir s’agenouiller vers l’heure de jeu, quand le manque d’altruisme de Lautaro avait gâché l’ouverture du score pour l’Inter… L’Inter n’était donc pas le Real Madrid. Et, dans ce cas-ci, ce n’était pas une limite. Pour bien jouer, il faut être deux, mais, parfois, tout seul, on joue encore mieux. Et dans la demi-finale retour à l’Etihad, Manchester City avait livré une grande rencontre, mais son adversaire, le Real donc, avait manqué d’énergie, de vie – et non, ce n’était pas la finale avant la lettre cette demie. De cette vitalité, l’Inter en a eu à revendre – et de la confiance aussi, emmagasinée depuis deux bons mois. Et il en fallait pour tenir le terrain ainsi. Courir, courir et encore courir pour garder le bloc le plus haut possible. À l’image de Dzeko, préféré à initialement à Lukaku, qui s’est mis minable pour donner de la profondeur puis venir défendre sur Grealish. Le Slovène a tenu cinquante-cinq minutes. Cinquante-cinquième, c’est par un évident corollaire le moment de la montée au jeu de Romelu Lukaku. On a eu l’impression que toute l’Inter attendait l’heure de Big Rom… Et sans l’égoïsme de Lautaro, lancé sur le côté du petit rectangle par l’endormissement d’Akanji, il aurait pu fêter, esseulé, sa première touche de balle, ou presque, avec un but. Sur cette phase, Guardiola avait entrevu ses fantômes du passé. Ces impondérables qui s’étaient toujours ligués contre lui sans Messi ni ses gris-gris blaugrana depuis une décennie. À vrai dire, Pep avait craint la réapparition de ces inquiétants esprits poindre leur nez avant la pause, avec la sortie de KDB. Milieu de terrain hors format, Kevin De Bruyne est décidément maudit pour les grands tournois (avec les Diables rouges) et les grandes finales (avec Manchester City). En effet, un cruel déjà-vu l’a renvoyé sur le banc samedi soir, comme dans sa précédente finale de 2021, perdue contre Chelsea. À Porto, c’est un télescopage très limite avec Rüdiger qui lui avait écrasé un nerf facial. À Istanbul, c’est un problème musculaire, qui s’est manifesté alors qu’il trottinait à hauteur de la ligne médiane (30e), qui a écourté, finalement, sa rencontre (37e). Dur pour lui, mais aussi a priori pour son équipe, car avec Stones, impayable pour son omniprésence et sa faculté à échapper à tout marquage de l’adversaire, c’est son autre certitude que Manchester City perdait. Or, à en juger par le visage de Pep Guardiola et son invitation à être « relax » – Ederson incarnait le mieux ce manque de tranquillité –, le temps qui s’écoulait était également propice pour ôter leurs convictions aux champions d’Angleterre. Certes, City avait obtenu deux occasions par Silva (5e, frappe enveloppée et décalée juste à côté) et Haaland (27e, passe de De Bruyne, Onana s’interpose à la mode d’un gardien de hockey), mais l’Inter était bien dans le match. Avec courage, les Italiens n’hésitaient pas à construire du bas, mais aussi avec un pressing tantôt haut tantôt intermédiaire pour gêner la circulation de son adversaire. Et si Guardiola avait raison de réclamer de la sérénité, Inzaghi en avait tout autant pour demander plus de sang-froid, de lucidité dans la gestion des ballons offensifs. Notamment dans le chef de Barella qui a eu deux, trois choix mal inspirés. Avec les deux attaquants nerazzurri – Dzeko et Lautaro – bien pris par Ruben Dias et Akanji, les projections de Barella devenaient le débouché numéro 1 des attaques italiennes. Et le but, a posteriori, c’est bien ce qu’il aura manqué à l’Inter dans cette finale. Pas les occasions. Manchester City aura saisi la sienne, au bout d’une saison, mémorable, au-delà des difficultés de samedi soir. Triplé pour Manchester City ! Mais la 3e pièce de la couronne fut sans doute la plus compliquée à conquérir. Guardiola ne dira pas le contraire. Son équipe a gagné, mais pas haut la main. À Istanbul, ce fut même une question de centimètres. Par Rocco Minelli Le 10/06/2023 à 23:32