Energie: les prix baissent, faut-il changer de contrat?
Energie: les prix baissent, faut-il changer de contrat? La facture annuelle d’énergie d’un ménage résidentiel moyen en Belgique coûtait 3.882 euros en février, soit 17% de moins qu’en janvier et 26% par rapport à décembre dernier. - Pierre-Yves Thienpont. Tout le monde retient son souffle, mais pour l’instant, les nouvelles restent bonnes sur le front des prix de l’énergie. Côté gaz, le prix du TTF néerlandais, qui donne le la sur le marché européen, est passé sous la barre des 40 euros par mégawattheure lundi passé, puis de nouveau mercredi. C’est le niveau le plus bas depuis août 2021 (et rappelons qu’à son apogée en août 2022, il dépassait 300 euros). Même tendance pour l’électricité, dont les prix sont indiqués par l’EPEX SPOT Belgium. « La baisse s’est faite de manière progressive depuis la fin de l’année. Depuis janvier, c’est vraiment redescendu à des niveaux d’avant l’invasion russe pour le gaz, avec une baisse qui se stabilise. Il reste une volatilité actuellement, mais elle n’est pas aussi importante qu’avant », commente Antoine Dumont, le manager du site comparateur-energie.be. De là à parler de baisse structurelle ? Pour l’instant, peu de spécialistes s’y risquent encore. Pour ce qui est des tarifs commerciaux pratiqués par les fournisseurs, le mouvement suit aussi (voir infographie). En février, selon les données publiées par la CREG, le régulateur de l’énergie, la facture annuelle d’énergie d’un ménage résidentiel moyen en Belgique coûtait 3.882 euros en février, soit 17 % de moins qu’en janvier et 26 % par rapport à décembre dernier. Mais précisons tout de même que les niveaux restent élevés : en 2019, la même facture tournait autour de 2.000 euros par mois. « La baisse n’est pas aussi rapide que pour les prix de gros. Mais les personnes qui ont des contrats variables vont pouvoir bénéficier des prix qui diminuent plus ou moins rapidement, en fonction de leur formule d’indexation. » Une seule offre dans le marché Dans ce contexte, on pourrait s’attendre à voir les contrats fixes revenir en force. Les Belges en sont friands, avant la crise, ils représentaient même entre 65 et 70 % des contrats proposés sur le marché. Pour l’instant, une seule offre est disponible, celle de Luminus via ses contrats Comfy et Optifix. Que valent-ils à l’heure actuelle ? Petit tour sur le comparateur de la Cwape, le régulateur wallon de l’énergie, et simulation pour un ménage belge moyen (qui consomme 3.500 kWh d’électricité par an et 17.000 kWh de gaz). Pour l’électricité, la différence entre le tarif le moins cher et le contrat (seulement online) Optifix de Luminus est de 189 euros par an. Côté gaz, c’est plus marqué avec 235 euros de différence. Sur l’ensemble de la facture d’énergie, il faut donc débourser 424 euros de plus par an (ou 35 euros de plus par mois) si vous optez pour un tarif fixe. Un surplus conséquent donc. Mais avec ça, votre tarif est bloqué pour un an, et donc pour l’hiver prochain aussi, ce qui ne sera pas le cas avec un contrat variable. « Ça reste tout de même très cher. Avant la crise, les différences étaient inférieures », note Antoine Dumont. Un constat partagé par Stéphane Dochy, expert énergie chez Test-Achats. « Ces contrats restent très coûteux. Pour un ménage qui veut une certaine sécurité et uniquement pour cela, c’est peut-être une bonne option. » Autre raison qui peut toutefois justifier de switcher vers un contrat fixe : la situation du client. « Si celui-ci a un contrat fixe de deux ans qui a été fixé en juin 2021, alors ça reste très intéressant, aucune raison de changer. Par contre, si son contrat fixe a été renouvelé sur base des prix entre juillet et décembre 2022, le contrat de Luminus actuel sera plus intéressant », estime Antoine Dumont. Chez Test-Achats, on conseille globalement de ne pas se ruer et d’attendre les éventuelles offres fixes des autres fournisseurs. Statu quo ailleurs Justement, où en est-on par rapport à cela ? Pour l’instant, seul Mega a également proposé une offre fixe sur le marché. C’était en février, mais limité à 10.000 contrats que le fournisseur n’a proposés qu’à certains de ses clients… qui ont répondu présents puisque ces contrats fixes sont partis comme des petits pains. Malgré tout, Mega n’a pas prévu de renouveler l’opération. « On voit qu’il y a encore beaucoup de volatilité, les marchés restent très nerveux. On n’a pas assez de stabilité pour proposer un contrat fixe », souligne Elsie Van Linthout, la porte-parole de l’entreprise. Ailleurs, pas de fumée blanche pour le retour du tarif bloqué. « Nous suivons de près la situation et informerons nos clients dès que nous réintroduirons les contrats à prix fixe », indique Olivier Desclée, le porte-parole d’Engie, tout comme ses confrères chez TotalEnergies et Eneco, qui insiste sur la volatilité actuelle. Une position qui commence à sérieusement agacer ici et là. Test-Achats a d’ailleurs lancé une pétition début mars pour le retour du contrat fixe, plus simple à comprendre et plus lisible selon l’ASBL. Pour l’instant, celle-ci aurait récolté 13.000 signatures. Les tarifs de l’électricité et du gaz ne cessent de baisser et pourtant, seul un fournisseur propose aujourd’hui un contrat fixe. Faut-il y souscrire ? A quand de nouvelles offres ? Petit tour du marché. Par Cécile Danjou Le 24/03/2023 à 12:56
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Energie: les prix baissent, faut-il changer de contrat?
Energie: les prix baissent, faut-il changer de contrat? La facture annuelle d’énergie d’un ménage résidentiel moyen en Belgique coûtait 3.882 euros en février, soit 17% de moins qu’en janvier et 26% par rapport à décembre dernier. - Pierre-Yves Thienpont. Tout le monde retient son souffle, mais pour l’instant, les nouvelles restent bonnes sur le front des prix de l’énergie. Côté gaz, le prix du TTF néerlandais, qui donne le la sur le marché européen, est passé sous la barre des 40 euros par mégawattheure lundi passé, puis de nouveau mercredi. C’est le niveau le plus bas depuis août 2021 (et rappelons qu’à son apogée en août 2022, il dépassait 300 euros). Même tendance pour l’électricité, dont les prix sont indiqués par l’EPEX SPOT Belgium. « La baisse s’est faite de manière progressive depuis la fin de l’année. Depuis janvier, c’est vraiment redescendu à des niveaux d’avant l’invasion russe pour le gaz, avec une baisse qui se stabilise. Il reste une volatilité actuellement, mais elle n’est pas aussi importante qu’avant », commente Antoine Dumont, le manager du site comparateur-energie.be. De là à parler de baisse structurelle ? Pour l’instant, peu de spécialistes s’y risquent encore. Pour ce qui est des tarifs commerciaux pratiqués par les fournisseurs, le mouvement suit aussi (voir infographie). En février, selon les données publiées par la CREG, le régulateur de l’énergie, la facture annuelle d’énergie d’un ménage résidentiel moyen en Belgique coûtait 3.882 euros en février, soit 17 % de moins qu’en janvier et 26 % par rapport à décembre dernier. Mais précisons tout de même que les niveaux restent élevés : en 2019, la même facture tournait autour de 2.000 euros par mois. « La baisse n’est pas aussi rapide que pour les prix de gros. Mais les personnes qui ont des contrats variables vont pouvoir bénéficier des prix qui diminuent plus ou moins rapidement, en fonction de leur formule d’indexation. » Une seule offre dans le marché Dans ce contexte, on pourrait s’attendre à voir les contrats fixes revenir en force. Les Belges en sont friands, avant la crise, ils représentaient même entre 65 et 70 % des contrats proposés sur le marché. Pour l’instant, une seule offre est disponible, celle de Luminus via ses contrats Comfy et Optifix. Que valent-ils à l’heure actuelle ? Petit tour sur le comparateur de la Cwape, le régulateur wallon de l’énergie, et simulation pour un ménage belge moyen (qui consomme 3.500 kWh d’électricité par an et 17.000 kWh de gaz). Pour l’électricité, la différence entre le tarif le moins cher et le contrat (seulement online) Optifix de Luminus est de 189 euros par an. Côté gaz, c’est plus marqué avec 235 euros de différence. Sur l’ensemble de la facture d’énergie, il faut donc débourser 424 euros de plus par an (ou 35 euros de plus par mois) si vous optez pour un tarif fixe. Un surplus conséquent donc. Mais avec ça, votre tarif est bloqué pour un an, et donc pour l’hiver prochain aussi, ce qui ne sera pas le cas avec un contrat variable. « Ça reste tout de même très cher. Avant la crise, les différences étaient inférieures », note Antoine Dumont. Un constat partagé par Stéphane Dochy, expert énergie chez Test-Achats. « Ces contrats restent très coûteux. Pour un ménage qui veut une certaine sécurité et uniquement pour cela, c’est peut-être une bonne option. » Autre raison qui peut toutefois justifier de switcher vers un contrat fixe : la situation du client. « Si celui-ci a un contrat fixe de deux ans qui a été fixé en juin 2021, alors ça reste très intéressant, aucune raison de changer. Par contre, si son contrat fixe a été renouvelé sur base des prix entre juillet et décembre 2022, le contrat de Luminus actuel sera plus intéressant », estime Antoine Dumont. Chez Test-Achats, on conseille globalement de ne pas se ruer et d’attendre les éventuelles offres fixes des autres fournisseurs. Statu quo ailleurs Justement, où en est-on par rapport à cela ? Pour l’instant, seul Mega a également proposé une offre fixe sur le marché. C’était en février, mais limité à 10.000 contrats que le fournisseur n’a proposés qu’à certains de ses clients… qui ont répondu présents puisque ces contrats fixes sont partis comme des petits pains. Malgré tout, Mega n’a pas prévu de renouveler l’opération. « On voit qu’il y a encore beaucoup de volatilité, les marchés restent très nerveux. On n’a pas assez de stabilité pour proposer un contrat fixe », souligne Elsie Van Linthout, la porte-parole de l’entreprise. Ailleurs, pas de fumée blanche pour le retour du tarif bloqué. « Nous suivons de près la situation et informerons nos clients dès que nous réintroduirons les contrats à prix fixe », indique Olivier Desclée, le porte-parole d’Engie, tout comme ses confrères chez TotalEnergies et Eneco, qui insiste sur la volatilité actuelle. Une position qui commence à sérieusement agacer ici et là. Test-Achats a d’ailleurs lancé une pétition début mars pour le retour du contrat fixe, plus simple à comprendre et plus lisible selon l’ASBL. Pour l’instant, celle-ci aurait récolté 13.000 signatures. Les tarifs de l’électricité et du gaz ne cessent de baisser et pourtant, seul un fournisseur propose aujourd’hui un contrat fixe. Faut-il y souscrire ? A quand de nouvelles offres ? Petit tour du marché. Par Cécile Danjou Le 24/03/2023 à 12:56